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Tag - Rock bourrut

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mardi, avril 30 2024

THE BRADLEY'S - Forward


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Ce qui au départ en 2020 n’était qu’un passe-temps pendant le covid est devenu 𝗧𝗵𝗲 𝗕𝗿𝗮𝗱𝗹𝗲𝘆'𝘀, avec un premier E.P 7 titres"Catch it as it goes!”, puis un album éponyme avec des racines punk indie grunge.

The Bradley's rappelle que les disques sont plus souvent des sentiments plutôt qu’un lieu, c’est la frontière respectable entre deux pôles distincts. Composé de Mat aka Jean-Loose, guitariste chanteur (ex-𝗥𝗲𝗯𝗲𝗹𝘀 𝗔𝘀𝘀𝗵𝗼𝗹𝗲𝘀 et 𝟲𝟱 𝗠𝗶𝗻𝗲𝘀 𝗦𝘁𝗿𝗲𝗲𝘁) et producteur au Indie Ear Studio (Flying Donuts, Athlète, Two Tone Club...), de Fred batteur (𝗭𝗮𝘁𝗼𝗸𝗿𝗲𝘃), puis Jo bassiste (R𝗲𝗰𝘂𝗲𝗶𝗹 𝗠𝗼𝗿𝗯𝗶𝗱𝗲), le trio conserve la sève alternative, esprit D.I.Y avec un terreau sans prise de tête, élaborant des titres courts, efficaces, en époussetant les styles ‘’indie’’.

Cet album donne une vue large d’un spectre sonore pour un rendu énergique, clair et naturel, dans la lignée mélodique des Burning Heads, de l’abrasion indie de METZ, et de tout un tas de ref que ta connaissance entendra, comprendra, parce que The Bradley's sans rien inventer/recycler de nouveau, a bien entendu sa singularité, son accroche, son atmosphère qu’il pose avec un équilibre de variations, le trio sait que le principal ennemi de la créativité est le bon sens. Le groupe joue sans s’incinérer avec ses cendres, parvient à déjouer le labyrinthe du garnissage, du fourre-tout, du trop plein d’idée, il réalise ses titres avec la justesse de ses envies, il se façonne à l’ancienne, sans mirages d'impossibilités, mais l’on sent que The Bradley's tient quelque chose, le sait et qu’il a envie d’aller plus loin que sa rencontre fortuite laissait présager.

The bradley's sait voler de ses propres ailes dans les airs sans filet de sécurité en dessous pour le rattraper. Il veut vivre entouré d’émerveillement en concert.




jeudi, avril 18 2024

BURNING HEADS – Embers Of Protest


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Sans abuser de la métaphore bovine, ce groupe est très certainement une vache à lait pour son label. Le groupe Burning Heads est increvable, il a l’immunité de la roue de secours du jeu des 10000 bornes où quoi ??

Lorsqu'ils étaient plus jeunes les Burning enrageaient leur impulsivité dans le punk hardcore. Aujourd'hui ils visent au milieu pour savoir si vous avez du nez, ils auraient pu viser la mâchoire pour tenter de vous assommer d'un seul coup. Mais c'était la meilleure option avec un nouveau changement de line up suite au départ du guitariste, le Suédois aka philippe agogué, et bien meilleure qu'in direct à l’estomac, dont le groupe ne manque pas d'aplomb d'ailleurs depuis toujours pour être encore présent depuis sa formation en 1987. Lisez le livre « HEY YOU ! Une histoire orale des BURNING HEADS » pour en connaitre davantage sur LE groupe hexagonal de punk rock.

Ici ce n'est pas le téléphone rose mais rouge, comme les braises de la contestation d'un album résolument power pop punk hardcore reggae, à l'anglaise mais avec le trouble Australien. Attention, et l’album mérite la vôtre, marquant par sa griffe singulière les Orléanais rougissent dans le feu de leur superbe des titres anguleux aux souterrains immenses. C’est à partir de la seconde écoute que les arômes se dévoilent. Fin limier d’une orfèvrerie capiteuse Fra le chanteur (Ravi et The Eternal Youth) a composé les squelettes et le système veineux de ce 17ème album, la chair a pris vie dans le corps musical en studio.

Les Burning Heads ont ouvert le barillet pour y loger une impulsion électrique et appuyer sur la détente. D'un côté une élégance Anglaise toute féroce et de l'autre la finesse d’une sauvagerie Australienne, deux faces d'une même pièce.

Ils sont bons ces frenchies, surtout que si d’obédience rock britannique, n’en reste pas moins tous ces embruns glanés le temps d’une vie sonique, dont chaque titre se gorge à la source des styles, qu’il jumelle et fusionne dans le parfum singulier des Burnings. Vous viendrez à ce « Embers Of Protest » à maintes reprises. Parce que sans avoir l’air de surgir, il pénètre inlassablement, et vient de cette trempe indélébile d’albums qui marques plus qu’il n’empreinte.




dimanche, avril 14 2024

The Black Enderkid - Symptom Of Decline


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The Black Enderkid est indissociable du guitariste Gaétan Ponzio qu’il crée en 2020 (alors qu’il n’est âgé que de 14 ans !).

Jusqu’en CM2, Gaétan était scolarisé dans une école privée jusqu’au moment où son look métal a commencé à poser souci. La direction de l’établissement a fait pression pour qu’il se coupe les cheveux, devant le refus de la famille il y eu le choix d’une scolarisation à domicile, solution pour s’épanouir et développer ses talents, en particulier dans le domaine musical, et le fait de pouvoir travailler à son rythme. Car il s’exprime avec la musique. Il a participé à une émission de télé-crochet, mais aussi fait le OFF pendant le Hellfest sur le parking du Leclerc à Clisson.

Terrain de jeu où la 6 cordes parle couramment le metal moderne, les expressions musicales explosent dans ce « Symptom Of Décline », premier disque composé, arrangé et enregistré en compagnie de Tom Abrigan (Sunbeam Overdrive, ACOD live, etc.) puis masterisé par Brett Caldas-Lima au Tower Studio (Chimaira, Septicflesh, Between The Buried And Me, etc.). Accompagné par Alexandre Giorgi à la basse (Darkall Slaves, Vile live, etc.), Tom Abrigan (Guitare / Backings) et Guillaume Bex à la batterie l’opus sillonne le metal moderne en 9 titres pour 48 min 19, où mathcore percute le djent avec un riffing d’origamis Metal organique, sombre et puissant.

A force d’écoute d’un très grand nombre d’albums, il en vient des copies carbones dans un mélange de va-et-vient programmé pour anticiper chaque désir ou besoin selon nos préférences si l’on a la saveur prise dans l’amertume. Mais il en va différemment avec celles et ceux qui conçoivent leur art.

Respect, confession et culte est le triptyque (voire cryptique/crypté) que les musicienn.es donnent dans une danse délicate de sérum sanguin et de fils qui plongent, tournent, se déplacent, se façonnent selon certains maîtres.ses, fait de chair et d'os, grignotant par ici, rongeant son os par-là, dans un façonnage avec lequel nous devons nous façonnez-vous avec. Tu ne nommes pas tes cansons « S.O.D », « Six Feet Under » par hasard, il y a clairement un clin d’œil. Par contre ce n’est pas dans le shampooingnage du guitar hero comme Vaï, Satriani et consort.

The Black Enderkid agite son bocal créatif il sait que remettre à plus tard c’est trop tard. Plus tard le café refroidit, les mots sont des non-dits, tu rates le coche, les rêves s'effacent et les possibilités s’amenuisent. Ainsi il impulse une dynamique metalcore, fluctuant avec des passages progressifs, malaxe, hydrofuge, varie sans complexes des démons goétiques dans un penchant cryptique traduisant le caractère transitoire et fluctuant d’un cheminement intérieur.





mercredi, avril 10 2024

WATERTANK - Liminal Status


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Composé de Thomas Boutet (Guitare, chant), Romain Donet (Guitare), Willy Etié (Basse), Matthieu Bellemere (Batterie), leur discographie « Sleepwalk » (2013), « Destination Unknown » (2015), « Silent Running » (2020), ce « Liminal Status » est composé de 9 titres pour 37min 35 le quatuor Nantais y délie les filins post-hardcore 90's et « explore les “situations liminaires”, ces lieux familiers dépourvus de toute présence humaine » dixit Watertank.

L’album danse en fée aux yeux de velours, de Failure en fêlures, donnant un coup de rein langoureux de rock alternatif à son vertige shoegaze. Il draine de la poussière d’étoiles mélancoliques dans une torpeur presque maladive, livide, pour un éclat de pierres précieuses.

L’on pense et retrouve les jalons posés par The Halo Benders le groupe américain de rock indépendant, créé en tant que projet parallèle par Calvin Johnson (Beat Happening) et Doug Martsch (Built to Spill), les groupes Broken Social Scene, Sebadoh, et surtout Quicksand.

Enregistré live et mixé par Christophe Hogommat (Mad Foxes, 20 Seconds Falling Man, etc.), Watertank y pose ses empreintes sans considération esthétisante, mais avec un sens apprêté pour mettre la bonne distance, le volume sonore qui s’intensifie au fur et à mesure des écoutes. Ce liant que l’on ressent flotter, se suspendre et pénétrer à petit feu comme un quotidien intense. Est-ce que l'on se vide si on ne peut pas saigner ? Où chaque incision devient une cicatrice à étouffer…Le groupe a choisi la fièvre et l’étincelle, l’idée de vérités mises au jour par les mécanismes du songe, tout au long d'un disque étincelant, aussi nerveux qu’intense, mit en lévitation par des compositions alchimiques.

Watertank restitue à merveille un monde singulier qui reflète des questionnements, rêves, fantasmes et exercices d’introspection personnels.






lundi, janvier 8 2024

HORSKH – Body


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Si votre corps défendant apprécie de se faire titiller par la percussion crossover et hybride du grunge en version indus, alors le trio HORSKH composé de Bastien Hennaut (Chant, machines, guitare), Jordan Daverio (Machines, guitare, backing vocals live) et de Briou (Batterie), sollicitera chez vous une hydrocution sonique absolument folle.

Pour se faire le groupe étend dans ses vibrations les combustions stroboscopiques qu’elle a partagé sur scène avec Perturbator, Health, Ministry, Igorrr, Carpenter Brut. Vous retrouverez donc les pulsations anxiogènes de l’indus, sa froideur viciée dans son implacable béton brut, avec le terreau sombre du grunge et de son impulsion dévastatrice. Ce troisième album millimétrée en 11 titres pour une durée succincte de 31 min 06 a été mixé et masterisé par Thibault Chaumont au Deviant Lab Studio (Carpenter Brut, Igorrr, Mass Hysteria, etc.). De cette abrasion musicale pour sortir des ornières d’un futur sonore qu’on nous compile entre tradition et mixtion létale, le duo balance sa crème inattendue avec quatre singles d’ores et déjà disponibles : “Interface”, “Tension”, “Body Building” et “Turbine ON”. À propos du titre “Interface” : "Ce titre évoque notre rapport aux interfaces numériques. Smartphones, réseaux sociaux, applications multiples pour chaque action du quotidien, le narrateur/chanteur se met ici à la place d'une intelligence artificielle qui parle à l'humain. Cette I.A tente de l'apprivoiser avec des notifications en le déculpabilisant etc. Comme généralement dans les lyrics d'HORSKH, le sens est ouvert. L'aspect futuriste est accentué par l'univers très dark du clip et l'utilisation d'éléments 3D."



À propos de “Tension” : ""Tension" évoque une recherche d'équilibre entre différentes forces, différents états parfois opposés. Musicalement, c'est une version sous amphétamine d'un Nirvana passé à la sauce industrielle. Le morceau est marqué par une alternance entre des refrains très violents et des couplets mélodiques avec des textures électroniques et planantes. Il y a aussi cette idée de chercher à avancer face à un monde et des éléments en perpétuel changement, fait d'embuches et de contradictions. Il parle donc de sensations, de ressentis sans être linéaire ou même binaire dans l'approche de l'écriture. On pourrait comparer les paroles à l'univers de David Lynch, avec des images qui se suivent et qui semblent parfois absurdes, ou tout droit sorties d'un rêve."



À propos de “Body Building” : "Ce morceau évoque un corps en construction qui tente des choses, qui essaie de se surpasser. Il renvoie aux étapes pour se construire soit même mentalement et physiquement, modifier son apparence, ses habitudes, ses envies et certaines fois contre les idées reçues, la société, sa famille etc…Bien sûr, il est question du muscle et de l'apparence, qui est au cœur de notre époque, notamment dû à l'importance des réseaux sociaux et à l'image qu'on y renvoie. Mais il y a aussi l'idée de transition entre différents états. "Body Building" évoque donc la vie, son maintien et ses mutations."



À propos de “Turbine ON” : "Ce titre est un des plus puissants de HORSKH. La turbine rappelle l'univers indus du groupe et est une métaphore pour inciter à aller de l'avant, dans un contexte et un environnement actuel qui semblent en destruction. Malgré la désillusion, et la vision d'une fin imminente, nous sommes vivants, donc avançons et faisons ce qui est en notre pouvoir pour créer et "mettre en fonctionnement" nos corps, nos esprits, nos âmes.."




mercredi, décembre 6 2023

HELMET – Left


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Le 9ème album studio argue une intensité au venin 90’s indémodable et "Left" via earMUSIC offre la palette discographique d’un groupe hors-norme.

Depuis « Dead To The World » en 2016, Helmet avait disparu des écrans radars. Primus, Helmet est un groupe qui Deftones dans les mouvances des 90’s, avec un son caractéristique de cette décante avec de façon concomitante les groupe Rollins Band, Prong, Quicksand, Corrosion Of Conformity, Alice In Chains, Jane’s Addiciton, Faith No More, mais surtout Helmet constitue son apologie sonique, maitre de sa griffe, teneur atmosphérique, ses décélérations linéaires maximales lors de l'impact sur les crashs de sa musicalité.

Composé du leader Page Hamilton, du batteur Kyle Stevenson, du guitariste Dan Beeman et du bassiste Dave Case, HELMET est un groupe emblématique de metal rock alternatif, et comme Therapy? Il suit sa trajectoire de comète. Sommation rageuse, géométrie musical démentielle, coup de sang sonique, mélodie cotonneuse et soumise à l’arc électrique, Noise pop, math rock, post-hardcore jazzy, metal alternatif. L’on retrouve tout cela dans cet album, qui débute avec « Holiday » une version matheuse des Beatles. La majorité des titres sont sinusoïdaux, fractionnés dans un mood rétréci, sabré d’une torpeur maligne et équarri pour la brulure mélodique. Produit et mixé par Jim Kaufman puis masterisé par Howie Weinberg (Beastie Boys, Nirvana, Smashing Pumpkins…) l’opus guidé par l’argot musical d’Hamilton fait la part belle à ce metal alternatif crossover inoxydable, avec des riffs massifs et des tambours qui illuminent le ciel, du groove syncopé, la granulométrie vocale de Page égale celle de Marc Bolan, l’esprit d’une jam désordonné pour une musique complexe et décomplexée. Géomètre d’un espace à la densité mélodique assez remarquable, le groupe a tracé le chemin à Torche, ASG, Mastodon, Norma Jean, et tous les groupes de Nu Metal.

« Resolution » ferme la marche avec une jam jazzy bien chiante. Mais bon j’ai épousé cette incantation qui rappelle un temps et son désordre, une espèce d’élégance des dissonances les jours de spleen lancinant et de douceur nostalgique, avec la même humilité désintéressée qu’un arc-en-ciel chromé de rage et d’amour tout à la fois.




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